« Nos deux pays sont désireux de passer à une nouvelle étape », a déclaré, ce jeudi matin, Laurent Fabius, à l’issue de son entretien avec le président angolais, José Eduardo Dos Santos. Oublier les tensions politiques et tisser de nouveaux liens économiques, voilà donc l’objectif de cette visite éclair du ministre français des Affaires étrangères.
Laurent Fabius a promis l’exemption de visas pour tout le personnel diplomatique angolais. Une main tendue pour que l’Angola facilite à son tour l’obtention de visas de travail pour les expatriés français.
Le ministre des Affaires étrangères était accompagné d’une vingtaine de représentants de grands groupes comme Air France, BNP Paribas, Pernod Ricard ou encore Suez environnement.
La part de marché de l’Hexagone en Angola n’est pas négligeable : 6%, pour l’essentiel, dans le secteur pétrolier. Mais chaque point compte dans une économie où la croissance est de plus de 8%.
Laurent Fabius a par ailleurs précisé que le président Dos Santos « se rendrait avec plaisir en France » et, a ajouté le ministre, « nous l’attendons, je l’espère, l’année prochaine ».
Les relations entre Paris et Luanda ont été empoisonnées pendant les années 2 000 par une affaire de vente d’armes durant la guerre civile et qui a eu des implications politiques en France. C’est en 2011 que la justice française a mis un point final à cette affaire connue sous le nom d’Angolagate.
De nombreuses ONG ont critiqué cette visite du ministre français des Affaires étrangères en Angola car, en effet, selon le programme officiel, les questions des droits de l'homme, de la corruption - l'Angola est un des pays les plus corrompus au monde - ou encore de la bonne gouvernance ne seront pas évoquées, ainsi que le déplore Clément Boursin, responsable des programmes Afrique à l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), joint par RFI.