L' «effet Bouteflika» déferle sur la Toile

Une soixantaine d'artistes s’est mobilisée pour soutenir, dans une chanson, la candidature du président algérien Abdelaziz Bouteflika qui brigue un quatrième mandat le 17 avril. Le clip « Notre serment pour l'Algérie » diffusé sur YouTube, a fait l’unanimité contre lui et sur tous les réseaux sociaux.

La chanson interprétée façon « We are the world » est commanditée par l’équipe de campagne du président algérien candidat à sa réélection. Elle a été perçue comme un énième instrument de propagande. Cheb Khaled, l'humoriste Smaïn, ou encore, la chanteuse de R'N'B Kenza Farah, affirment avoir réalisé ce titre « pour leur pays et la liberté » et réfutent en bloc les accusations des internautes. Difficile de les croire.  «Laissez-moi chanter, laissez-moi être heureux, laissez-moi être fier de mon président qui a prêté serment à l'Algérie », racontent les paroles de la chanson sur le site du quotidien El Watan.

Certains artistes ont reconnu avoir touché de l’argent en échange de leur prestation, sans toutefois en révéler le montant. Ce qui a déclenché une nouvelle avalanche de réactions sur la toile ! « Tous des fils… indignes de leur mère » peut-on lire sur Twitter, dans cette transcription châtiée. « Ils auraient dû l'intituler 'Notre Trahison pour l'Algérie' », estime un autre. Un jeune Algérien a répliqué sur YouTube par un autre clip, avec une parodie du tube du chanteur belge Stromae, « Papaoutai », transformé en « Boutefoutai ».

Malgré la censure, la parodie « Boutefoutai » crée le buzz en circulant sur les réseaux sociaux. La propagation incontrôlable de ce clip atteste d’un remarquable « effet Streisand ». En revanche, la chanson « Notre serment pour l'Algérie » marque la naissance d’un nouveau phénomène Web « l’effet Bouteflika », avec ce titre d’anthologie qui résume assez bien ce qu’il ne faut jamais faire sur les réseaux sociaux, pendant une campagne électorale.

 

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