Cette fois, la direction de campagne avait pris ses précautions. La ville était quadrillée par la police, une trentaine de jeunes étudiants avait été arrêtée tôt dans la matinée. La rue avait été fermée. Pour passer les barrières, il fallait une invitation ou un badge d’organisateur. La salle était pleine, et dehors, le discours était rediffusé sur grand écran.
Abdelmalek Sellal lance un message aux universités : « Les universitaires de Tizi Ouzou sont réunis aujourd’hui, je vais les aider à nouveau, qu’ils ne s’inquiètent pas, parce que ce sont eux qui soutiennent le développement économique de la région. Je compte sur eux pour soutenir, inch'Allah, le 17 avril notre honorable candidat ».
Mais au même moment, au bout de la rue, plusieurs dizaines d’étudiants ont réussi à manifester. Ils sont rapidement rejoints par des habitants. Cet homme en veste de sport estime que les violences de la veille peuvent se répéter dans d’autres villes : « Toutes les willayas, il y a des dégâts, laissez la population manifester, dire quelque chose, ce qu'ils veulent, voilà pourquoi il y a des casses, parce qu'il y a des agressions par les autorités. »
Plusieurs centaines de personnes ont fini par défiler dans les rues de Tizi Ouzou criant des slogans anti-pouvoir. Les étudiants interpellés ont été relâchés en fin de journée.