On se souvient que le 15 décembre dernier, lors du déclenchement de l'insurrection des partisans de l'ancien vice-président Riek Machar, onze haut responsables du SPLM avaient été arrêtés, sept avaient ensuite été libérés et « pardonnés » lors de la négociation d'un cessez-le-feu entre le président Kiir et les insurgés. Ce sont ces hommes que la justice veut entendre.
Onze chefs d’inculpation dont la trahison, le terrorisme et l’insurrection ont été retenus contre les anciens leaders du mouvement. Les quatre accusés sont tous des figures de proue du parti et de la lutte d’indépendance.
Lutte de pouvoir
Pagan Amum, ex-secrétaire général du SPLM, était même considéré comme un possible successeur au président Kiir. Figurent à ses côtés dans le box des accusés, Deng Ajak, Ezekiel Lol Gatkuoh et Majak d'Agoot, tous trois responsables à divers titres de l’appareil sécuritaire avant d’en être écartés par Salva Kiir en milieu d'année dernière.
Car plusieurs observateurs considèrent que ce procès tout comme l’insurrection du vice-président Riek Machar constitue l’épilogue de la lutte de pouvoir qui oppose le président à une frange importante de son parti depuis plus d’un an.
Un complot ?
Les grandes puissances, ainsi que les Nations unies, se sont d’ailleurs bien gardées de qualifier de tentative de coup d’Etat l’insurrection de Riek Machar contrairement à ce qu’attendait le pouvoir.
Aujourd’hui Juba semble prêt à tout pour prouver qu’un complot existait bel et bien au plus haut niveau du parti. Il n’est pas certain que cette stratégie favorise la réconciliation.