Avec notre correspondant aux Nations unies, Karim Lebhour
A l’ONU, personne ne conteste que les armes transportées dans un camion par des Casques bleus ghanéens sont une « erreur regrettable », mais en privé les diplomates s’agacent d’un incident largement exagéré par Juba. Les allégations du Soudan du Sud, selon lesquelles l’ONU aurait pu vouloir livrer des armes à la rébellion, sont jugées franchement déplacées.
Les officiels onusiens font remarquer que, depuis le début la crise, Juba exige de fouiller systématiquement tous les convois et avions affrétés par l’ONU, en violation des accords diplomatiques passés avec la mission des Nations unies sur place.
Les relations avec Juba sont d’autant plus tendues que l’ONU refuse de laisser l’armée sud-soudanaise rentrer sur ses bases où se trouvent encore plusieurs milliers de réfugiés.
La mission d’enquête envoyée depuis New York a pour but de montrer à Juba que l’incident est pris au sérieux par les Nations unies, mais doit être aussi, selon les mots d’un diplomate, l’occasion d’avoir une « franche discussion » avec les autorités du Soudan du Sud.