C’est un communiqué qui a été lu à la télévision par un présentateur qui a interrompu les programmes. Dans le texte, le président Abdelaziz Bouteflika dénonce les attaques faites contre l’armée. « Nul n'est en droit de régler ses comptes personnels avec les autres au détriment des intérêts suprêmes de la Nation », a-t-il dit.
Pour la présidence, le conflit entre les services secrets et les proches du président - qui fait la une de la presse depuis plusieurs semaines - est un conflit « fictif » créé pour « déstabiliser le pays » et « affaiblir le système de défense et de sécurité nationale ». Enfin, le président prend la défense du chef des services secrets, le général Médiène.
Ce communiqué, le deuxième en une semaine, est le signe que la présidence veut reprendre sa place dans le débat. Cependant, les intentions des autorités ne sont pas claires car l’origine de ce conflit, c’est bien la question de la succession de Bouteflika.
Le chef de l’Etat algérien n’a toujours pas dit s’il était candidat et hier, lundi, c’est l’ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche - pourtant discret jusqu’à maintenant - qui a appelé à la cohésion nationale et qui a souhaité une « transition de génération. »
S’il est clair que la présidence tente d’abord de calmer les hostilités qui font la une de la presse depuis des semaines sur l’opposition entre les services secrets et les proches du président, ce texte ne répond pas aux principales questions. La presse estime qu’Abdelaziz Bouteflika lâche le chef du FLN, Amar Saadani qui est à l’origine de la polémique. Mais sur son site internet consacré à la présidentielle, le journal El Watan rappelle qu’en réagissant aussi tardivement, le président Boutelfika est lui aussi responsable de l’ampleur de la polémique et des dégâts qu’elle pourrait causer.