Afrique du Sud: bras de fer entre le gouvernement et la presse à propos de la résidence secondaire de Zuma

En Afrique du Sud, la presse défie le gouvernement et continue de publier des photos de Nkandla. La résidence secondaire du président Jacob Zuma est au centre d’une controverse depuis qu’il a été révélé que des travaux pour améliorer la sécurité du lieu avaient coûté 15 millions d’euros et avait été payés avec de l’argent public. Depuis plusieurs ministres du gouvernement ont mis en garde les médias : toute publication peut mettre le président en danger.

De nouvelles photos de Nkandla ont été publiées par la presse ce lundi. Cette fois-ci il s’agit de photos aériennes prises par une société chargée de faire des cartes topographiques. Les photos doivent d’ailleurs être mises en ligne par Google Maps dès l’année prochaine.

Cela pose problème. En effet, d’après les ministres de la Police, de la Défense, des Affaires intérieurs et des Travaux publics. Toute publication de photos de NKandla est désormais interdite sous peine de sanctions, car elle menace la sécurité du président.

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Mais pour Mpumelelo Mkhabela, le porte-parole de Sanef, l’Association sud-africaine de la presse écrite, il est hors de question d’obtempérer : «La presse n’a pas l’intention de publier par exemple des photos du bunker sous terrain qui apparemment a fait partie des travaux pour améliorer la sécurité de Nkandla».

Pour la Sanef, cette interdiction pour raison de sécurité est ridicule. Elle sert surtout à éviter d’avoir à rendre des comptes sur l’utilisation de fonds publics. En effet, sur ces nouvelles photos, on peut voir l’étendue des travaux effectués depuis les dernières photos aériennes prise en 2009 quand Jacob Zuma a été élu président. On y voit notamment l’ajout d’un héliport, d’un stade de foot et d’un stade de hockey sur gazon.

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