Plus de 2 milliards d’euros d’argent public gaspillés par l’Etat lors de la dernière année fiscale. C’est ce qui ressort d’un rapport publié par l’auditeur général de la République, chargé de surveiller les dépenses publiques. Le plus souvent, il s’agit de dépenses excessives par les services de l’Etat et, dans certains cas, de dépenses non autorisées.
Le mois dernier, le ministre des Finances, Pravin Gordhan, mettait en garde les membres du gouvernement et des administrations provinciales contre des dépenses excessives. Cela va de la ministre des Femmes, des Enfants et des Personnes handicapées, Lulu Xingwana, qui a dépensé 140 000 euros pour redécorer son bureau, au gouverneur de la province du Cap-du-Nord, Sylvia Lucas qui a dépensé près de 4 000 euros en deux mois pour manger dans des fast-foods.
Le ministre des Finances a pris des mesures immédiates, à savoir l’annulation de cartes bancaires, l’interdiction d’acheter de l’alcool ou encore de séjourner dans des hôtels de luxe avec l’argent du contribuable.
Pour l’auditeur général, Terence Nombembe, le service avec la plus mauvaise gestion est le ministère des Travaux public, avec 63 millions d’euros de dépenses non justifiées. Il s’agit justement du ministère accusé d’avoir payé la rénovation de la résidence secondaire du président Jacob Zuma.
Ces chiffres sont calamiteux mais l’auditeur général, Nombembe, reste optimiste. « Ces chiffres sont peut être en augmentation mais, pour nous, c’est un signe positif que de pouvoir en parler ouvertement. Et ce que nous aimerions c’est, à travers ce mécanisme de contrôle, d’audit, d’éviter que différents services de l’Etat ne régressent », souhaite Terence Nombembe.
L'auditeur général note, avec satisfaction, que 22% des services contrôlés ont tout de même obtenu un rapport d’audit propre.