Omar Shafik Hammami, alias Mansour l'Américain, faisait partie de ce contingent de jihadistes occidentaux venus en Somalie prêter main forte aux shebabs, la milice affiliée à al-Qaïda. Natif de l'Alabama d'une mère d'origine irlandaise et d'un père d'origine syrienne, d'après ses dires, il s'était surtout fait connaître pour ses talents de rappeur et ses chansons appelant au jihad mondial. Son compte twitter et son site internet étaient particulièrement suivis par toute une mouvance jihadiste internationale.
Signe que cet activisme était redoutablement efficace, Washington avait mis sa tête à prix 5 millions de dollars. Les circonstances de sa mort demeurent encore obscures, mais depuis quelques mois il était en rupture avec le chef des shebabs, Ahmed Abdi Godané, à qui il reprochait d'avoir trahi son prédécesseur à ce poste, le Comorien Fazul Abdallah Mohamoud.
La mort de Mansour l'Américain constitue l'ultime épisode de la lutte qui oppose deux faction rivales au sein de la mouvance. Ahmed Abdi Godané doit en effet faire face depuis un an à une alliance de factions qui contestent son autorité. En juin, il avait réussi à éliminer l'un de ses plus redoutables adversaires, Ibrahim haji Jama Mead. Depuis, Godané termine la purge au sein d'un mouvement qui malgré une série de revers militaires compte toujours plusieurs milliers de membres.