Avant de rendre sa décision de quitter la Somalie publique, l’organisation avait, par mesure de précaution, évacué tous ses expatriés du pays. A Dindsoor et Marere, en zone shebab, les insurgés ont immédiatement investi les lieux et se sont emparés du matériel logistique, dont un groupe électrogène et des ordinateurs. Selon une source sécuritaire, ils n’auraient pas touché au stock de médicaments.
Les conséquences de ce retrait sont en tout cas immenses. C’est d’abord la fin d’une aide médicale gratuite pour des centaines de milliers de personnes dans un pays où il n’existe pas de service public et où le taux de malnutrition est l’un des plus élevés au monde. C’est ensuite le signe qu’en dépit des discours optimistes sur les avancées militaires contre les extrémistes shebabs et la venue au pouvoir d’un nouveau gouvernement censé rompre avec l’inefficacité de ses prédécesseurs, la situation sécuritaire reste très volatile.
MSF a d’ailleurs condamné dans son communiqué le système d’impunité toléré, voire encouragé, par les autorités. Pour sa part, le gouvernement à Mogadiscio a appelé l’organisation à revenir sur sa décision, de crainte de « créer une crise humanitaire ».