C'est donc désormais officiel, trois semaines après sa désignation, Ali Larayedh a été investi Premier ministre après une passation de pouvoirs.
Hamadi Jebali, son prédécesseur, avait démissionné après la grave crise politique ouverte par l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, le 6 février dernier.
Le tout nouveau Premier ministre a du pain sur la planche. Il a promis de résoudre la crise institutionnelle avant la fin de l’année, en faisant adopter la Constitution. Il a également promis d'organiser des élections, de rétablir la sécurité et de créer les conditions de la reprise économique. Bref, de remettre le pays sur les rails.
Un gouvernement attendu au tournant
Les défis sont immenses et les Tunisiens s'impatientent, plus de deux ans après le début de la Révolution. On l'a encore vu cette semaine, avec l'immolation par le feu d'un vendeur ambulant à Tunis, excédé par la misère.
Un événement à très forte portée symbolique : c'est une immolation aussi, celle de Mohammed Bouazizi, qui avait été l'étincelle de l'insurrection tunisienne. Le vendeur de 27 ans a été enterré à la mi-journée, dans le gouvernorat de Jendouba, une région déshéritée dans le nord-ouest du pays.
Les obsèques se sont transformées en manifestation contre le chômage et contre Ennahda. Après plusieurs mois de grèves et de conflits sociaux, le drame de ce vendeur ambulant rappelle au nouveau gouvernement qu'il est attendu au tournant.