Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
John Kerry aura passé le plus clair de son temps à écouter. C’est ce qui était officiellement prévu, même si les Américains espéraient que la visite de Kerry puisse contribuer à lancer un dialogue entre le pouvoir et l’opposition.
Le secrétaire d’Etat a bien appelé au « compromis », mais il n’a pas été entendu. Le président Morsi n’a pas accepté de faire de concession, et le Front du salut n’a pas accepté de participer aux législatives.
Pire, la visite de Kerry a provoqué une montée de l’expression de sentiments antiaméricains de la part des laïcs, qui accusent Washington de soutenir un régime semi-religieux, après avoir soutenu un régime semi-militaire.
La visite de Kerry a aussi été consacrée à s’assurer de la pérennité du traité de paix égypto-israélien et des efforts pour empêcher la contrebande d’armes vers Gaza. Kerry a d’ailleurs rendu hommage à l’intervention du président Morsi, qui a permis d’arrêter les tirs de missiles de Gaza vers Israël. John Kerry a enfin rencontré le ministre de la Défense, le général al-Sissi. L’homme à qui certains opposants demandent de renverser le pouvoir Frère musulman.