Avec notre correspondant à Tunis
Tout au long de la journée, les cadres du parti présidentiel ont refusé d’officialiser les démissions de leurs trois ministres et de deux secrétaires d’Etat de la coalition gouvernementale.
Pour autant, ces dernières semblent acquises et devraient être confirmées dès 11 heures, ce lundi 11 février dans la matinée, en conférence de presse. Cette décision du bureau politique fait suite à l’expiration de l’ultimatum d’une semaine, lancé avant l’assassinat de Chokri Belaïd, et le chaos politique actuel, pour hâter un remaniement gouvernemental dans l’impasse depuis six mois.
Pour les cadres CPR (Congrès pour la République), ces retraits ne concerneraient pas le président Moncef Marzouki, fondateur du Congrès. Mais la décision signe bien l’éclatement de la troïka, coalition scellée entre les islamistes d’Ennahda et leurs deux alliés de centre-gauche, au lendemain des élections du 23 octobre 2011
Des mois de crise au sein de la coalition
Une coalition en crise depuis des mois, au sein de laquelle le président Marzouki se considère comme un opposant aux islamistes, lui-même fut au bord de la démission à plusieurs reprises.
A cette crise s’ajoute une autre, interne au parti Ennahda. Depuis mercredi, le parti islamiste ne cache plus ses divisions, et son bras de fer entre la ligne modérée du Premier ministre, partisan d’une dissolution gouvernementale, pour reformer une équipe de techniciens non politisés. Solution d’apaisement, à laquelle s’opposent toujours les conservateurs, aggravant chaque jour un peu plus la crise politique en Tunisie.