Tunisie: Ennahda divisé sur la formation d'un gouvernement apolitique

Un peu plus de 3000 partisans d'Ennahda ont défilé samedi à Tunis pour soutenir le parti islamiste au pouvoir, mis en cause dans l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd. Mais c'est aussi la France qui était visée par les manifestants. Les déclarations du ministre de l'Intérieur Manuel Valls sur le «fascisme islamiste» ont été très mal reçues. Cette mobilisation intervient alors que le parti islamiste est divisé au sujet de la volonté du Premier ministre de former un gouvernement apolitique. La proposition doit à présent être tranchée par le conseil de la Choura, l’instance consultative du parti au pouvoir.

Avec notre envoyé spécial à Tunis

Serjani Doghmane est l’un des membres du conseil de la Choura, l’instance consultative d’Ennahda. Il ne cache pas que l’idée du Premier ministre, de former un gouvernement de technocrates, fait débat au sein du parti islamiste. Un débat que le conseil aura à trancher dans les tous prochains jours.

« Pour le moment il n’y a pas de position officielle. Monsieur Atig, en tant que chef du groupe parlementaire, a dit que monsieur Jebali n’a pas le droit de composer un gouvernement de technocrates, mais c’était une position personnelle.

Donc nous, on essaiera de se voir, en tant que conseil de la Choura, pour pouvoir prendre la décision définitive. C’est la décision du parti qui sortira du conseil de la Choura, au plus tard dans les vingt-quatre heures qui viennent ».

Alors que les instances d’Ennahda s’apprêtent à examiner l’opportunité d’un gouvernement de technocrates, le Premier ministre Hamadi Jebali a une nouvelle fois réaffirmé son projet sur l’antenne arabophone de France 24. Un projet qu’il compte appliquer jusqu’aux ministères de souveraineté.

Interrogé pour savoir s’il envisageait de démissionner au cas où la formation d’un gouvernement de technocrates serait impossible, le Premier ministre a indiqué qu’il était, effectivement, prêt à quitter ses fonctions.

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