Tunisie: le CPR suspend sa démission du gouvernement

Le Congrès pour la République, le parti laïc du président Moncef Marzouki, a décidé ce matin de « geler » son retrait de la troïka, la coalition gouvernementale, pourtant annoncé la veille. Le CPR donne une semaine supplémentaire à Ennahda pour procéder au remaniement ministériel.

Lors de la conférence de presse qui s’est tenue ce lundi 11 février en fin de matinée au grand hôtel de Tunis, Mohamed Abou, secrétaire général du Congrès pour la République (CPR), a d’abord rappelé les critiques que son parti a fait ces derniers mois à Ennahda, son allié au sein, de la troïka au gouvernement. Il a dénoncé un manque de consultation et pointé une insuffisance dans la lutte contre la corruption. Mohamed Abou a également rappelé l’ultimatum fixé par son parti il y a une semaine, menaçant de retirer ses ministres si le remaniement ministériel n’avait pas lieu.

Délai supplémentaire

« Les démissions étaient sur le point d’être transmises au Premier ministre », a expliqué Mohamed Abou. Mais dimanche soir, « Ennahda nous a appelé pour dire qu’il fallait rester uni ». Le Congrès pour la République a donc décidé de laisser une semaine supplémentaire à Ennahda pour procéder au remaniement ministériel. Faute de quoi, ces ministres pourraient automatiquement être considérés comme démissionnaires.

Le CPR craint un remaniement

Cette annonce intervient alors que les jours du gouvernement actuel semblent irrémédiablement comptés. Le Premier ministre Hamadi Jebali ayant réaffirmé son intention de former un nouveau gouvernement, composé cette fois de technocrates, malgré l’opposition affichée par une partie de son propre parti, Ennahda.

Le secrétaire général du CPR a fait comprendre que son parti était hostile à ce projet. « Un gouvernement de technocrates ne peut être une solution magique, qui résoudra les problèmes des Tunisiens. Des technocrates ont déjà gouverné pendant toute l’ère Ben Ali. Quand Jebali parle d’un gouvernement de technocrates, nous craignons que ce soit une porte ouverte aux partisans de l’ancien régime », a prévenu Mohamed Abou.

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