Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
C’est une histoire de père et de fils : le père d’abord Tommy Lapid, un journaliste entré en politique à la fin des années 90 en créant le parti Shinoui (« changement »). Un parti centriste laïc qui effectua une spectaculaire poussée aux législatives de 2003 avant de disparaître de la scène politique israélienne. Tommy le père est décédé en 2008 laissant Yair, le fils, suivre un destin incroyablement similaire.
Jusqu’à l’année dernière, Yair Lapid était le journaliste vedette de la télévision israélienne animant la très populaire émission du vendredi Oulpan Shishi. Le presque quinquagénaire au physique avantageux est aussi un auteur de roman, de pièces de théâtre et de chansons. Sur les pas de son père il décide début 2012 de descendre dans l’arène politique.
Il crée le parti Yesh Atid, pour défendre les classes moyennes israéliennes étranglées par le cout de la vie et notamment celui du logement et pour demander aux juifs ultra-orthodoxes de participer davantage à la vie économique et à la sécurité du pays. Yair Lapid affirme rechercher le compromis et des religieux sont engagés à ses côtés. L’homme qui a créé la surprise mardi soir reste prudent, voire flou sur le conflit israélo-palestinien mais il se dit « centriste », « modéré », le voici désormais incontournable.