L'accord, obtenu au terme de sept heures de réunion intenses, selon un participant, est complexe. Officiellement, le gouverneur contesté, Ahmed Ezzine Mahjoubi, reste provisoirement en fonction, mais c’est son adjoint qui exercera ses prérogatives. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Agriculture, Mohamed Ben Salem, qui a pris part aux négociations.
Cette subtilité permet à Ennahda de garder la face. Le Premier ministre Hamadi Jebali, avait déclaré cette semaine que le gouverneur serait maintenu à son poste tant qu'il serait lui-même en fonction à la primature. Son gouvernement ne souhaite pas donner l'impression qu'il cède systématiquement dès que la rue s'embrase. En octobre, il s'était déjà résigné à remplacer le gouverneur contesté de Sidi Bouzid.
On retiendra de cette journée que le gouvernement Ennahda renoue le dialogue avec la centrale syndicale. L’UGTT était entrée dans une logique d'affrontements depuis le boycott par le parti islamiste de son sommet social en septembre.
L'UGTT estime avoir paraphé un bon accord. Sa section régionale n'a pas émis pour l’heure de nouvel appel à manifester. « Maintenant on essaie de calmer les jeunes », a dit à RFI le délégué régional à Siliana, des jeunes qui demeurent exaspérés par la violence de la répression des forces de l'ordre ces cinq derniers jours.