Avec notre bureau de Bruxelles
C’est un mode de sanction qui fait partie de l’arsenal diplomatique classique de l’Union européenne, au côté de l’interdiction de visa. Le gel des avoirs détenus dans les établissements financiers européens a été, ces dernières années, utilisé pour les dirigeants birmans, libyens, syriens ou encore ivoiriens.
Au plus fort du « printemps arabe », les Européens ont ainsi décidé, fin janvier 2011, du gel des avoirs de 48 dignitaires tunisiens, dont le président Zine el-Abidine Ben Ali et des membres de son clan. De la même façon, une telle mesure frappait à leur tour dix-neuf dirigeants égyptiens et le président, Hosni Moubarak, au mois de mars suivant.
Depuis longtemps, les nouvelles autorités égyptiennes et tunisiennes escomptaient la restitution de ces fonds, considérés par l’Union européenne comme le fruit d’un détournement des deniers publics par les anciens dirigeants et leurs proches.
Il restait des incertitudes juridiques sur la façon de débloquer ces fonds dont on ignore le montant, mais les Européens avaient promis dès le départ qu’ils seraient alloués aux nouveaux représentants légitimes issus du « printemps arabe ».
Des décisions judiciaires doivent maintenant être prises, mais les Vingt-Sept ont d’ores et déjà pris la décision formelle de restituer les fonds détournés aux peuples égyptien et tunisien.