L’explosion s’est produite ce dimanche 28 octobre, vers neuf heures locales, aux abords de l’église catholique Sainte-Rita, située dans le quartier de Malali, à Kaduna.
Selon un témoin cité par l’Agence France-Presse (AFP), une voiture a tenté de forcer le portail de l’église avant d’exploser, au moment où se déroulait un office. Depuis, policiers et militaires ont encerclé la zone.
Ces derniers jours, des rumeurs mettaient en garde contre de possibles attaques au cours de ce long week-end de la fête musulmane du Sacrifice.
Pour l’heure, l’explosion n’a pas été revendiquée, mais les soupçons se portent sur la secte islamiste Boko Haram, en raison du mode opératoire et du choix de la cible.
Peu après cet attentat, des jeunes chrétiens sont descendus dans les rues de Kaduna, armés de machettes et de bâtons en criant « pourquoi une église ? ». En guise de représailles, ils s'en sont pris à des personnes pouvant être musulmanes. Selon un journaliste de l'AFP témoin de la scène, ils ont d'abord frappé un chauffeur de moto-taxi, avant de s'emparer de son engin, de le jeter sur lui, puis de l'inonder d'essence et de le brûler vif. Un responsable des services de secours a confirmé la mort du chauffeur, déclarant que les secours n'avaient pas pu le sauver car les agresseurs étaient trop violents. La foule s'en est également pris à une ambulance selon les secouristes.
Un membre du gouvernement local a appelé à la retenue à la radio alors que policiers et militaires ont progressivement ramené l’ordre dans la ville.
La ville de Kaduna, située au centre du Nigeria, est en effet régulièrement secouée par des affrontements ethnico-religieux. En juin, Boko Haram avait endossé la responsabilité dans trois attentats-suicide visant des églises dans l’Etat de Kaduna. Les explosions avaient entraîné des émeutes sanglantes. Au moins 90 personnes avaient été tuées.