Impatient de voir le Ghana lui livrer Justin Koné Katinan, il n’en fallait pas plus pour le pouvoir ivoirien que l’attaque de vendredi dernier dans la ville de Noé, pour marquer sa colère et ouvrir un nouvel épisode de tension entre les deux pays.
La Côte d’Ivoire suivra de près la décision que prendra un tribunal d’Accra, qui doit siéger ce mardi 25 septembre, sur la demande d'extradition du porte-parole de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.
Le pouvoir ghanéen assure de sa coopération
Officiellement accusé de «crimes économiques», Justin Koné Katinan a été arrêté au Ghana, son pays d’exil, le 24 août dernier mais il a été cité récemment par les autorités ivoiriennes, comme faisant partie des partisans de Laurent Gbagbo, accusés de vouloir déstabiliser le pouvoir d’Alassane Ouattara. Un pouvoir qui reproche aux autorités ghanéennes de refuser d’exécuter les mandats d’arrêt contre des pro-Gbagbo exilés sur leur territoire.
En visite à Abidjan il y a trois semaines, le président ghanéen par intérim, John Dramani Mahama avait assuré Alassane Ouattara qu'il ne permettrait pas que son pays serve de base arrière pour déstabiliser la Côte d’Ivoire. Même si les autorités ivoiriennes ont salué «la franche collaboration et la coopération exemplaire» avec le Ghana, la décision unilatérale de fermer la frontière commune montre que la digue qui maintenait l’équilibre diplomatique a cédé avec l’attaque de la localité de Noé.
Quelles peuvent être les raisons de la bienveillance du Ghana à l'égard des proches de Laurent Gbagbo ?