Laurent Akoun a rencontré son avocat ce lundi matin, au camp d’Abgan, où il est détenu depuis dimanche soir, et il devrait être interrogé par des enquêteurs dans l'après-midi. D’après les informations de l’avocat de Laurent Akoun, le numéro deux du FPI a été arrêté pour atteinte à la sûreté de l’Etat, à la suite de déclarations dans un journal ivoirien, ainsi qu’offense au chef de l’Etat.
Une source gouvernementale confirme cette arrestation, mais indique aussi qu’il pourrait avoir des liens avec les attaques qui ont visé la Côte d’Ivoire depuis le début du mois d’août. On attend désormais que Laurent Akoun soit déféré, ou non, devant le parquet d’Abidjan.
Avant lui, c’est Alphonse Douati qui avait été arrêté le 18 août dernier. Le secrétaire général adjoint du FPI est en prison à Abidjan, inculpé d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Il aurait été cité par des personnes arrêtées après les attaques qui ont notamment eu lieu à Yopougon, une commune d’Abidjan fortement touchée par les violences ces derniers temps.
Pression sur le Ghana
Le voisin ghanéen est également concerné par cette vague d’arrestations. Le porte-parole en exil de Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, a ainsi été arrêté vendredi 24 août à Accra. Il attend encore que son sort soit scellé. Les autorités ivoiriennes le soupçonnent d’être à l’origine des attaques qui touchent le pays depuis plusieurs mois. Abidjan demande donc à Accra son extradition. Une équipe du parquet s’est d’ailleurs rendue dans la capitale ghanéenne pour convaincre les autorités de la nécessité de ce transfèrement en Côte d’Ivoire. Un tribunal ghanéen est censé examiner la question ce lundi.
Les avocats de Justin Koné Katinan affirment que son statut de réfugié politique le protège. Mais d’après une source proche du bureau ghanéen pour les réfugiés, s’il est prouvé qu’un réfugié a commis des crimes dans son pays d’origine, alors son statut peut être levé.
L’incertitude plane. Les autorités judiciaires ghanéennes ont jusqu’à présent toujours refusé d’extrader des proches de Laurent Gbagbo en exil sur leur sol. La Côte d’Ivoire aurait émis plus d’une dizaine de mandats d’arrêt contre des exilés ivoiriens au Ghana, des figures politiques de l’ancien régime, mais aussi plusieurs officiers de l’armée. Le gouvernement ivoirien met la pression sur Accra depuis de longs mois, pour obtenir leur extradition.