Au moment même où la justice ghanéenne déclarait vouloir examiner l'extradition de Justin Kone Katinan, le président John Dramani Mahama était en réunion avec Alassane Ouattara. La coïncidence est troublante, mais le président ghanéen n'abordera pas la question publiquement : «Notre désir est de voir une Côte d'Ivoire stable et prospère. Je veux vous assurer que le territoire ghanéen ne sera pas utilisé comme une base arrière pour la déstabilisation de la Côte d'Ivoire. La paix en Côte d'Ivoire est aussi importante que la paix au Ghana.»
La grande majorité des personnes recherchés par Abidjan bénéficient du statut de réfugiés au Ghana. La veille, lors d'une conférence de presse à Accra, John Dramani Mahama -tout en rappelant la protection dont doivent bénéficier les réfugiés- avait assuré qu'il s'opposerait à ce que le Ghana abrite des fauteurs de trouble.
De son côté, Daniel Kablan Duncan, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, tient à rappeler que les chefs d'Etat ont pris des engagements lors d'une commission bilatérale de coopération : «Ils ont réitéré leur ferme détermination à tout mettre en oeuvre afin d'assurer l'application effective des recommandations de cette session, particulièrement en ce qui concerne l'entraide judiciaire et la coopération dans les domaines de la défense et de la sécurité.»