Hasni Atef, 24 ans, le visage couvert de croûtes et tuméfié, a été maintenu trois jours en salle de réanimation pour une fracture au crâne. Il a subi un véritable lynchage devant l’ambassade, vendredi 14 septembre : « Ils étaient 20 à s’acharner sur moi. Je suis tombé et j’ai reçu un coup de pierre à la tête. J’ai perdu mon revolver et ils ont essayé de m’asperger d’essence pour me brûler. C’est grâce à l’intervention de mes camarades policiers que j’ai la vie sauve aujourd’hui. » Pour Hasni, il ne fait aucun doute que ses agresseurs étaient des salafistes. Il avait été appelé en renfort à l’ambassade américaine.
Adnène, son camarade de chambre à l’hôpital, n’avait jamais vu un tel déferlement de violence. Il a 21 ans et seulement une année de service. Une fracture au menton et sa lèvre inférieure enflée gênent son élocution. Il a lui aussi essuyé des coups de pierre au visage : « Ils avaient des couteaux, des cocktails molotov, des pierres et des parpaings. On a essayé de les calmer mais ils n’ont rien voulu entendre et ont commencé à nous jeter des pierres. C’est là que le combat au corps à corps a commencé. »
Ces deux policiers ont reconnu que l’arrière de l’ambassade n’était pas sécurisée et que le dispositif était largement insuffisant pour faire face aux quelque 8 000 manifestants, ce qui a contrarié leur supérieur hiérarchique présent lors de notre entretien.