Dès le début la journée, la police était alertée par les pages jihadistes tunisiennes sur internet. Ces dernières annoncent vers 11h un prêche dans une grande mosquée en plein centre de Tunis d’un des hommes les plus recherchés du pays. Il s'agit d'Abou Iyadh, le chef du groupe Ansar el-Charia en Tunisie. Il serait à l’origine de l’appel à manifester contre l’ambassade américaine vendredi 14 septembre. La police avait déjà tenté de l'arrêter à son domicile, en vain.
Pour ce prêche, les jihadistes avaient même convié des chaînes télévisées pour une retransmission en direct du discours, un véritable pied de nez au ministère de l’Intérieur tunisien. Du coup, pendant ce discours, un important dispositif policier a été déployé autour la mosquée d'Al Fatah à Tunis.
Des dizaines de forces anti-émeutes ont bloqué la rue et tous les accès vers la mosquée. Des brigades d’élites ont été déployées avec pour ordre d’arrêter Abou Iyadh. Mais, très vite le ton monte.
Des jeunes se sont rassemblés devant l’entrée pour empêcher son arrestation. Finalement, un autre chef jihadiste est sorti puis s'est entretenu avec la police. Quelques minutes plus tard, tout le dispositif policier a été levé.
La police s'est retirée. Des jeunes exultent en criant : « Nous sommes plus forts que la police ! » Quant à Abou Iyadh, selon plusieurs témoins, il aurait quitté la mosquée sur une mobylette sans que la police ne parvienne à l’arrêter.