Le vice-président d’Ennahda Abdelhamid Jelassi a renouvelé, au nom du parti, sa confiance envers le ministre de l’Intérieur Ali Larayedh hier.
Or plusieurs députés parlementaires d’Ennahda encouragent à mots couverts le ministre à remettre sa démission.
Ferjani Doghmane, président de la commission des finances pour Ennahda déclare : « Avec plus de précautions, normalement, on n’aurait pas du arriver à ce point là. Dans tous les pays du monde, ceux qui se respectent, les responsables qui se respectent doivent réfléchir. Donc, il faut qu’il y ait une commission qui doit déterminer quels sont les tenants et les aboutissants de l’affaire et de conclure ce qu’il faut faire ».
Latifa Habachie, rapporteur de la commission justice et députée d’Ennahda, réclame des explications au ministre de l’Intétieur. « Il serait intéressant de l’inviter à notre assemblée et de l’interroger. On ne peut pas demander sa démission sans comprendre réellement ce qui s’est passé, pour déterminer les responsabilités justement », dit-elle.
Jamais le parti Ennahda n’a étalé ses divisions au point d’envisager la démission de l’un de ses ministres. Les membres du parti se querellent aussi sur la stratégie à adopter face aux éléments salafistes violents.
La direction d’Ennahda estime que le tout répressif risque de faire des martyrs et de radicaliser les membres d’Ansar el-charia. D’autres réclament la stricte application de la loi. En d’autres termes, des interpellations.
Réactions
Pour Washington, les autorités tunisiennes ont clairement failli à leurs obligations, l’ambassadeur américain Jacob Walles l’a dit au ministre tunisien des Affaires étrangères Rafik Abdessalem. Des membres du gouvernement et d’Ennahda, le parti islamiste au pouvoir, regrettent une décision « disproportionnée ». Taxé de complaisance avec les salafistes depuis plusieurs mois, Rached Ghannouchi le patron du parti islamiste a sur i.télé condamné les violences mais dit comprendre la colère face au film islamophobe :
« C'est un acte condamnable selon la loi et selon la charia. Selon la loi, les missions diplomatiques sont sous la protection de la loi de la société et de l'Etat. Et la charia protège les ambassadeurs. Je m'oppose à ce qu' ont fait les manifestants en France comme en Tunisie. Je suis pour la liberté de manifester pacifiquement. Et je comprends qu'il sont atteint dans leur coeur comme moi. Mais s'ils basculent dans la violence, la violence est condamnable ».
Les opposants à Ennahda jugent, en revanche, le parti au pouvoir responsable de la situation. C'est le cas de Nejib Chebbi, député du parti républicain, un parti d’opposition.