Samedi matin, tôt avant le lever du jour, une escouade de gendarmes encercle le domicile de Pascal Bodjona. Les fourgonnettes de gendarmes se suivent. Vers 8h30, les véhicules ressortent de la maison, Pascal Bodjona assis sur la banquette arrière de l’une lance aux journalistes présents : « Je ne me reproche rien. »
Toute la journée, il est interrogé dans les locaux de la gendarmerie. Pendant ce temps, à la grande porte située sur le boulevard circulaire, des jeunes s’attroupent et crient : « Libérez Bodjona, libérez Bodjona ! ». La gendarmerie charge. On dénombre un blessé.
Plus tard, dans un communiqué du procureur de la République, on apprend que cette interpellation fait suite à une nouvelle plainte déposée par l’émirati Abass al-Youssef contre l’ancien ministre pour complicité d’escroquerie. Une plainte que Gilles Benoît Afangbedji, un de ses conseils, trouve malvenue : « Abass al-Youssef a déposé lui-même une nouvelle plainte alors que cette affaire est actuellement pendante devant la Cour suprême du Togo, qui n’a même pas encore eu à statuer sur le pouvoir formé par le ministre. C’est très anormal parce que dans la première plainte que M. Abass al-Youssef a fait déposer par son conseil, il n’a jamais indexé le ministre Bodjona comme complice ou bien comme inculpé. »
21h10, Mme Bodjona sort de la gendarmerie et annonce à la foule, toujours présente : « On veut le garder. On me demande de lui apporter un matelas. »