Jusque-là, le collectif Sauvons le Togo exigeait entre autres, à travers ses manifestations, l’assainissement du climat socio-politique à travers la mise en œuvre des rapports de la Commission nationale des droits de l’homme sur la torture, la bonne gouvernance, les réformes institutionnelles et constitutionnelles, puis la réforme du cadre électoral pour les prochaines élections législatives.
Face à la répression des marches de ces derniers jours, le collectif estime qu’il ne peut plus discuter avec le gouvernement. Il faut mettre fin au coup d’Etat permanent, dit Zeus Ajavon, le coordonnateur du collectif, qui évoque l’article 150 de la Constitution : « Nous avons décidé, en responsables, de faire la marche pour passer par la plage pour aller à la place de l’Indépendance. Dès que nous avons démarré, ils nous ont dispersés. Ils ont réprimé. C’est un coup de force. On est en coup de force permanent et c’est cela qui justifie l’utilisation de l’article 150. Nous ne pouvons plus rien faire. Nous allons laisser le peuple s’organiser pour mettre fin à ce qui se passe. Mettre fin, ça veut dire le départ du pouvoir des gens qui nous gouvernent aujourd’hui. »
L’alinéa 2 de l’article 150 de la Constitution stipule en effet qu'« en cas de coup d’Etat ou de coup de force quelconque [...], pour tout Togolais, désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime constitue le plus sacré droit et le plus impératif des devoirs ».
Devant cette nouvelle exigence du collectif Sauvons le Togo, aucun membre du gouvernement n’a souhaité mercredi 22 août au soir, répondre ou faire de commentaires.