Au château d’eau de Bè à Lomé, fief de l’opposition, sous le soleil, les manifestants crient. Rien ne semble avancer après plusieurs heures de négociations entre les autorités et les responsables du collectif Sauvons le Togo. Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre et membre du collectif, tire les conclusions et la marche s’ébranle : « Ils disent qu’on ne fera pas le sit-in à Déckon. On a proposé le palais du Congrès. Ils ne veulent rien comprendre. Je pense qu’ils tireront eux-mêmes toutes les conséquences qui découleront de leur imposture. Nous voulons traverser Déckon pour aller au palais des Congrès, l’institution chargée de faire les réformes pour dire : " vous réformez ou vous dégagez !" ».
Mais la marche n’ira pas loin. Quelques centaines de mètres après, peu avant le marché de Bè, on entend les déflagrations des grenades à gaz lacrymogène. Maître Zeus Ajavon, un autre responsable du collectif, ne comprend rien : « Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Il est absolument inadmissible que les forces de sécurité chargées d’encadrer la manifestation puissent l'empêcher. Nous allons continuer. »
Selon la gendarmerie, les manifestants ont voulu forcer un cordon policier prévu pour empêcher les marcheurs à traverser la place Déckon. Les échauffourées se sont poursuivies au quartier de Bè toute l’après-midi. De source hospitalière, on dénombre une dizaine de blessés. Et dans la soirée, le sit-in prévu place de l’Indépendance est interdit.