En Afrique du Sud, la tragédie de la mine de Marikana tourne à la bataille juridique

Après l'inculpation, jeudi 30 août, pour meurtre des 270 grévistes arrêtés après la fusillade qui a coûté la vie à 34 de leurs camarades abattus par la police le 16 août à la mine de Marikana, les réactions se multiplient. Parmi elles, celle du ministre sud-africain de la Justice qui s'étonne de ces inculpations et demande des explications.

Le parquet sud-africain va devoir s'expliquer. Le ministre de la Justice Jeff Radebe a assuré que l'inculpation pour meurtre des mineurs a induit un sentiment de choc, de panique et de confusion. Il a donc demandé au magistrat de justifier cette décision.

Selon de nombreux juristes, le juge a utilisé une clause spécifique de la loi sud africaine : elle prévoit que toutes les personnes arrêtées sur le lieu d'une fusillade impliquant la police, soient inculpées de meurtre.

Une loi héritée de l'Apartheid quand le régime raciste voulait condamner tous les leaders des mouvements d'opposition, et jamais révisée par les autorités depuis l'avènement de la démocratie. Les 270 mineurs sont donc toujours concernés.

Une procédure normale, selon le porte-parole du parquet. Mais pour beaucoup, c'est « honteux ». Le constitutionnaliste Pierre de Vos estime, par exemple, qu'il n'y avait aucune raison d'utiliser cette loi.

En attendant, aucun policier n'a été mis en examen ou inculpé. Une commission d'enquête spéciale est chargée de faire toute la lumière sur le massacre de Marikana.

Partager :