De notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
Les autorités de la province de Samangan ont annoncé ce samedi matin la mort d'Ahmed Khan Samangani. Cette figure locale et membre du Parlement avait pris les armes dans les années 1980, au moment de l'invasion soviétique en Afghanistan. Il avait ensuite résisté avec ses hommes contre les talibans dans les années 1990.
Samangani, ce chef de guerre d'origine ouzbèke, réputé et craint, était l'un des proches du général Dostum, leader militaire puis politique de la minorité ouzbèke dans le pays. L'attentat n'a pas été revendiqué pour le moment, mais les regards se tournent vers les talibans que Samangani avait combattu.
En tant qu'ancien moudjahidine, il avait beaucoup d'ennemis, confie le porte-parole du gouverneur provincial. Il est possible qu'avec cette attaque, ce soit le général Dostum qui soit visé, analyse de son côté un connaisseur du nord de l'Afghanistan.
Abdoul Rashid Dostum, l'un des opposants au président Hamid Karzaï, pourrait se lancer dans l'élection présidentielle ou au moins tenter de faire battre le candidat qui sera désigné par le président afghan, qui ne peut pas se représenter en 2014.
Cet attentat montre en tout cas la fragilité de l'Afghanistan. Le nord du pays, décrit comme plus calme, a subi de nombreuses attaques ces derniers mois.