Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
Partie devant le ministère des Femmes, la centaine de manifestants a remonté un des axes principaux du centre-ville de Kaboul. Un rassemblement modeste, mais il est difficile pour une femme d'aller dans la rue, comme le raconte Zuhara, une jeune manifestante : « C'est vrai que ce n'est pas facile pour nous de manifester, mais nous avons la protection de la police. C'était indispensable pour nous et ils sont là, donc c'est une bonne chose. »
Portant à bout de bras, une banderole demandant à la communauté internationale de réagir, Bilofoul, qui vient d'avoir son bac, veut voir évoluer le rôle de la femme : « L’Afghanistan est une société dominée par les hommes. Les femmes n'ont pas de valeur. Donc nous sommes là aujourd'hui pour dire que les femmes veulent des droits. Arrêtez de tuer des femmes et arrêtez d'avoir des lois qui réduisent les femmes ! »
Si une grande majorité de femmes forme la marche, une quinzaine d'hommes participe aussi à la manifestation. C'est le cas de Bismela, la trentaine, qui estime que c'est toute la société qui doit se battre : « Selon moi, des progrès ont été réalisés mais malheureusement pas assez. Ce n'est pas assez significatif. Il y a beaucoup plus à faire. Bien sûr, la situation est largement meilleure que sous le régime des talibans. Mais il reste encore beaucoup de travail. »
Une heure après son départ, le cortège se disperse entre le palais présidentiel et le quartier des ambassades. Comme pour mettre un peu plus la pression aux différents acteurs.