A une trentaine de kilomètres au sud de la capitale Antananarivo, les paysages des hauts plateaux du centre de l’île sont formés de rizières, et de l’eau coule dans le creux des vallons. Mais sur les hauteurs, l’herbe est sèche et le vent souffle.
Ces étendues déboisées sont brûlées presque chaque année. Bernard Razafindrakoto, l'un des responsables locaux dans le secteur Ambalavao-Amboniandrefana, propose une explication :
« La raison, à mon avis, de ces feux, c’est qu’on manque de place au niveau des rizières. Donc les gens mettent le feu aux versants des collines pour obtenir des jeunes pousses d’herbe au mois d’août, car ensuite tout pousse ! Après ça, les bœufs ne vont plus brouter les cultures dans les rizières. »
La pratique traditionnelle ? Oui, mais pas seulement. Selon Bernard Razafindrakoto, allumer un feu est aussi une manière de protester contre l’Etat central, qui n’assure pas sa mission principalement dans la lutte contre l’insécurité.
Dans de nombreuses communes, les paysans ont mis sur pied, il y a plusieurs années, des quartiers mobiles pour faire des rondes. Le quartier mobile comprend cinq personnes par commune. Ces cinq hommes ne touchent pas de salaire, c’est la communauté qui leur verse des indemnités.
Pourtant, ils font le travail de la gendarmerie - le maintien de la sécurité -, mais l’Etat ne s’en occupe pas. A Madagascar, la population rurale représente près de 80% de la population totale.