Avec notre correspondante à Antananarivo, Marie Audran
Pas d’affluence au centre hospitalier universitaire d’Antananarivo (CHUA-HJRA). Les mouvements de grève ponctuels durent depuis deux mois et les patients les plus avertis se tournent quand ils le peuvent vers d’autres structures. Pas d’encombrements donc, mais de sérieux problèmes de planning.
Lova, par exemple, en a fait les frais. Il accompagne sa mère qui vient d’être opérée : « C’était prévu il y a une semaine et on a reporté d'une semaine à cause de la grève. Puis ils ont dit que [l'opération aurait lieu] samedi, et ils [l']ont reportée à mercredi. Elle est très faible à cause de ça parce qu’on l’a fait attendre une semaine. »
Des retards dans les opérations, un service de radiologie fréquemment fermé : les désagréments sont multiples. Mais dans tous les hôpitaux, à Antananarivo comme en province, les services fonctionnent en grande partie grâce aux étudiants internes en médecine, comme Fidy, 26 ans. Il ne compte plus ses heures : « On travaille beaucoup. On est d’astreinte au service et on essaie d’être en même temps, interne, d’être un peu médecin et de faire aussi le travail des paramédicaux. Ca a été toujours comme ça. Lorsqu’il y a des gens qui manquent, ce sont les internes qui se chargent de les remplacer », explique-t-il.
La grève doit continuer ce vendredi. Les paramédicaux poursuivront leur sit-in devant l’hôpital pour demander aussi la libération d’un de leurs leaders, mis en garde à vue mercredi pour non assistance en personne en danger.