Avec notre correspondant à Madagascar
Des guichets et des barrières de parking jetés en plein milieu de la rue, des pierres, des barricades dont certaines sont en feux, l'objectif de cette manifestation de ce samedi 26 mai 2012 était le même que toutes les précédentes depuis un mois : entrer dans le jardin dit « place de la démocratie ».
C'etait au tour du parti ultra nationaliste Otrikafo de manifester ce samedi. Son président, Rajaonah Andrianjaka, a essayé de parlementer avec les militaires, mais sans succès : « Nous réclamons que cette place de la démocratie soit ouverte, sinon ce n'est pas la place de la démocratie, c'est la place de la dictature », a-t-il déclaré.
Derrière le président d'Otrikafo se trouvent environ 1 000 personnes, un drapeau rouge, barré du slogan « fierté nationale ».
« Comme vous voyez, il y a beaucoup de gens dans la rue maintenant », continue le chef du parti ultra-nationaliste, « c'est la méthode traditionnelle d'un changement à Madagascar, d'une alternance au pouvoir. Mais elle ne se fait pas dans les urnes à Madagascar, pour l'instant. ». Le parti Otrikafo est en dehors des institutions, contre la feuille de route de sortie de crise, imposée par l'étranger, selon lui.
Pessimiste quant à la tenue d'élection, le secrétaire général d'Otrikafo, Hery Tiana Rakoton Dramanana, confie : « Pour le moment, c'est très difficile de penser à l'élection. Imaginez que même les partis qui ont signé la feuille de route n'ont pas la même vision concernant l'application. Aller à l'élection, c'est la guerre, c'est la guerre. »
Moins d'une demi-heure après les premiers feux sur les barricades, la manifestation a été dispersée par l'armée malgache. Des affrontements avec des contre-manifestants ont éclaté.