« Aujourd’hui, le pays amorce un tournant, beaucoup de questions se posent et nous avons tous l’esprit rempli d’inquiétude ». Andry Rajoelina tente de rassurer ses concitoyens, alors que les foyers de tension se multiplient, même au sein des institutions de transition. Il insiste d’abord sur la nécessité d’organiser les élections. Les experts des Nations unies parlent de janvier 2013, mais c’est en pleine période de pluie. Le président s’en remet à la Commission électorale nationale indépendante de transition.
Au sujet du climat social, marqué par des grèves, et des manifestations réprimées par la police, il affirme qu’il « ne faut pas confondre liberté et actes de déstabilisation ». « Je profite de cette occasion pour encourager les forces de l’ordre à prendre leurs responsabilités, à maintenir l’ordre pour la paix sociale et la sérénité du peuple malgache. Et sans pitié pour les personnes qui tentent de semer le trouble », ajoute-t-il.
Une déclaration qui ressemble à une mise en garde contre les personnes qui comptent descendre dans la rue aujourd’hui pour une manifestation sans autorisation.
Dans un communiqué, le bureau de liaison de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe) basé à Antananarivo appelle ces personnes à rester pacifiques. Les médiateurs exhortent aussi les dirigeants du pays et les forces de l’ordre à faire preuve de retenue, notant « avec préoccupation les événements qui ont eu lieu ces derniers jours »
Andry Rajoelina a également déclaré qu’il n’y a eu jusqu’à présent aucun accord ni aucune négociation avec l’ex-président Marc Ravalomanana en exil en Afrique du Sud pour son éventuel retour au pays.
Préoccupation de l'UE
L'Union européenne reste attentive à l'évolution de la situation politique à Madagascar. Dans un communiqué publié à Bruxelles, le 22 mai, Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne y fait part de sa « préoccupation », « à un moment critique » du processus de sortie de crise.
Elle évoque « des problèmes qui (...) retardent la mise en oeuvre de la feuille de route », notamment « la cohabitation difficile entre le président de la transition et le Premier ministre », « la suspension de la participation de la mouvance de l'ex-président Ravalomanana » et « les retards dans la mise en œuvre de la loi d'amnistie ».
La diplomate européenne Catherine Ashton « exhorte tous les acteurs politiques malgaches à faire preuve de responsabilité et de sens du compromis ».