Dans une forêt, près du village de Ranomainte, « eaux noires » en français, un homme court torse nu, avec une hache, un pagne multicolore sur les hanches. Manahazy a 28 ans, il en fait dix de plus, il court rassembler son troupeau de 50 zébus. Il explique que les zébus, c'est comme son compte en banque. En avoir 50, c'est déjà une marque de prestige. Il gagne sa vie en cultivant du manioc et de la canne à sucre. Il a peur des « dahalos » mais il dit qu'il fait partie, du Dina be...
Un peu plus loin, il y a le lit d'une rivière asséchée. Un homme s'assied et parle. Mahavaly René est le vice-président du Dina be. Il dit qu'il s'agit d'une organisation villageoise d'autodéfense contre les « dahalos ». Ses membres sont tous issus de « fokos » c'est-à- dire de clans, voisins. Il explique qu'ils ont mangé le foie d'un même zébu considéré comme maudit, pour sceller leur loyauté. Quand les « dahalos » attaquent, le Dina les poursuit, parfois jusqu'à 100 km des lieux.
Moharo est un ancien, il raconte des histoires de « dahalos » aux enfants du village. Mahavaly René doit partir à Fort-Dauphin pour une confrontation avec un homme qui lui a volé une quarantaine de zébu.
Contre une case, il y a les armes traditionnelles que chaque homme porte, lance, hache, poignard, quelques fusils de chasse. Il n'y a pas d'électricité, les cases sont en bois. Le soir les habitants jouent de la musique dans le noir, pour passer le temps.