Egypte : suspension d'une décision autorisant l'armée à arrêter des civils

La cour administrative du Caire a « suspendu l'application » le 26 juin d'une décision autorisant l'armée à procéder à des arrestations de civils. Le ministre de la Justice, Adel Abdelhamid, lui avait rendu le 13 juin dernier ce pouvoir dont elle ne disposait plus depuis l'expiration, fin mai, de l'état d'urgence. La cour a pris sa décision après examen de recours déposés par 17 organisations de défense des droits civiques, qui estimaient que ces prérogatives accordées à l'armée étaient assimilables à une forme de loi martiale.

Avec note correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

La conséquence directe de la décision du tribunal administratif est que les policiers militaires ne sont dorénavant plus assermentés, du moins en ce qui concerne les civils. Ils peuvent par contre, s’ils sont accompagnés d’un policier, procéder à des arrestations.

Le ministre de la Justice, Adel Abdelhamid, avait décidé d’assermenter la police militaire pour renforcer les forces de l’ordre. Des renforts qui auraient été nécessaire en cas de désordre suivant l’annonce des résultats des élections.

Les Frères musulmans avaient annoncé « une révolution non pacifique » en cas de victoire du général Ahmad Chafik, dernier Premier ministre de Moubarak. Mais en dehors de la dispersion d’une petite manifestation de Chafikiens, les bérets rouges n’ont pas fait usage du pouvoir qui leur avait été conféré.

En fait depuis la victoire de Mohamed Morsi, tout danger imminent était passé. Les avocats du gouvernement n’ont d’ailleurs apposé aucune résistance aux plaignants. Un verdict perçu comme une victoire par les islamistes et les révolutionnaires et qui n’a rien coûté aux militaires.

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