La décision de l'armée de s'arroger le pouvoir législatif contestée par la rue égyptienne

De nouvelles manifestations devaient avoir lieu ce mardi 19 juin dans la soirée, aux alentours de la place Tahrir au Caire. Les Egyptiens protestent contre la dissolution du Parlement par le pouvoir militaire. Paris vient d'appeler à un transfert rapide du pouvoir aux civils en Egypte. 

Avec notre envoyée spéciale au Caire, Murielle Paradon

Les manifestants veulent protester contre la décision de l’armée de restreindre les pouvoirs présidentiels et de s’arroger le pouvoir législatif après la dissolution du Parlement dominé par les Frères musulmans. La foule devrait se rassembler ce soir sur la grande place Tahrir.

L’inconnue, c’est la mobilisation. Les rassemblements de ces derniers jours contre l’armée n’ont pas réuni grand monde : 1 000 personnes tout au plus. Une partie de ceux qui ont fait la révolution ne veulent pas défiler au côté des islamistes.

Les Frères musulmans, qui se sont rassemblés bruyamment hier soir lundi 18 juin, place Tahrir, dénoncent un complot contre eux. L’armée, elle, se défend en rappelant que la dissolution du Parlement est une décision de justice et que les pouvoirs qu’elle s’arroge ne sont que provisoires.

L’Egypte est en pleine reconstruction. Il faut refaire une Constitution, la valider par référendum, ensuite il y aura de nouvelles élections parlementaires. Mais en attendant, l’armée gère les affaires courantes. La grande question, c’est pour combien de temps ? Même si elle a promis de rendre le pouvoir aux civils à la fin du mois.

La population, elle, observe tout cela avec un sentiment mêlé d’inquiétude et de résignation. Elle souhaite avant tout retrouver la stabilité.

Partager :