Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Avec cet amendement, l’armée est officiellement devenue un Etat dans l’Etat jusqu’à l’adoption d’une nouvelle constitution. L’actuel Conseil suprême militaire est en charge de tout ce qui concerne l’armée, des nominations au budget.
Le maréchal Tantawi, président du Conseil suprême, est aussi commandant en chef des forces armées. Un poste qui ne fait donc plus partie des prérogatives du président. Ce dernier doit dorénavant obtenir l’approbation du Conseil suprême avant de déclarer la guerre ou de demander à l’armée d’intervenir en cas de troubles intérieurs.
L’amendement à la Constitution accorde aussi le pouvoir législatif à l’armée en attendant l’élection d’une nouvelle Assemblée du peuple. Des législatives qui n’auront lieu qu’après la rédaction de la nouvelle constitution et son approbation par référendum.
Là aussi, l’armée garde la haute main puisqu’elle se donne le droit de former l’Assemblée constituante si l’actuelle devait être invalidée. Une invalidation quasiment certaine.
L’armée s’est enfin accordé un droit de véto si des articles du projet de constitution lui déplaisaient.