Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Les premières tensions ont commencé samedi 24 mars par un communiqué des Frères musulmant accusant l’armée de « chercher à entraver la transition vers la démocratie ». La confrérie a estimé que l'élection présidentielle censée mettre fin au pouvoir militaire début juillet 2012, pourrait être « falsifiée » en faveur d’un candidat qu’elle n’a pas nommé. La confrérie annonçait même son intention de présenter son propre candidat, contrairement aux garanties qu’elle avait données avant de gagner les législatives.
Dimanche, Mansour Hassan, considéré comme le candidat consensuel de l’armée et des Frères s'est retiré. L’armée a publié un communiqué qualifiant de « calomnieuses » les déclarations de la confrérie. Les militaires ont réaffirmé leur intention de mener à terme la transition démocratique à travers « des élections libres et transparentes ».
Le désaccord public entre les Frères musulmans et l’armée intervient sur fond de polémique concernant la composition de l’assemblée chargée de rédiger la nouvelle Constitution. Les laïcs estiment qu’elle est dominée par les islamistes qui chercheraient à saper « les fondements de l’Etat civil ». Ces laïcs étaient jusqu'à présent en froid avec l’armée.