Avec notre envoyée spéciale,
« Là où nous allons, la route est très, très impraticable. » Les pick-up de l’armée ivoirienne s’embourbent sur des voies de campagne inondées par les pluies. Le commandant Losseni Fofana est chargé de la sécurisation de la zone ouest de la Côte d’Ivoire. Il veut s’enfoncer dans la forêt, lui et ses hommes doivent donc continuer à pied.
« A cause de l’état de la route, nous n’avons pas été prompts à répondre à l’attaque des mercenaires sur le campement de Saho, relate-t-il. Il faudrait que ce soit fait, pour que nos unités sur le terrain soient opérationnelles. »
De l'autre côté du fleuve
Les mercenaires se cachent au Liberia, à quelques dizaines de mètres de la Côte d’Ivoire (de l’autre côté du fleuve Cavally). La patrouille atteint la rive. En face, un campement. Les hommes du commandant Losseni cherchent à parler aux habitants.
La tentative est infructueuse, explique le commandant. « Nous avons demandé à échanger avec ces gens mais ils ont refusé de sortir et nous avons vu qu’il y avait des personnes armées. Ce qui veut dire qu’il existe bel et bien des gens en arme, des groupes armés, de l’autre côté du fleuve Cavally. »
Opération conjointe
Les soldats tirent un premier mortier. Des cris de guerre retentissent alors de l’autre côté, comme un ralliement. Suivent des échanges nourris entre les deux rives.
Pour le commandant Losseni, c’est la preuve que des efforts restent à faire. « Nous demandons que l’autre côté fasse un effort pour qu’il ait une opération conjointe entre la Côte d’Ivoire et le Liberia, pour que cela puisse être éradiqué une bonne fois pour toutes. »