Le Liberia veut fermer sa frontière avec la Côte d'Ivoire

Le Liberia a annoncé le 9 juin la fermeture de sa frontière avec la Côte d'Ivoire. La décision intervient au lendemain d'une embuscade meurtrière perpétrée chez son voisin, dans la zone frontalière. L'embuscade a coûté la vie à sept casques bleus nigériens, et huit civils, selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires en Côte d'Ivoire (OCHA) . Et par ailleurs, selon le ministre ivoirien délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, un soldat de l'armée ivoirienne aurait été tué aussi dans l'opération. L'attaque a également poussé des centaines de villageois à fuir la région.

Les assaillants n'ont pas été identifiés, mais les autorités ivoiriennes pointent du doigt des éléments venus du Liberia. La région est en proie depuis un an à des attaques attribuées à des forces fidèles à l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et réfugiées dans ce pays voisin. C'est la première attaque, de ce genre, perpétrée contre l'Onuci depuis son déploiement en 2004 en Côte d'ivoire.

Pour Rinaldo Depagne, spécialiste de ces deux pays à l'International Crisis Groups (ICG), « la région frontalière entre le Liberia et la Côte d'Ivoire est très difficile à sécuriser. Il ya nécessité pour le Liberia et la Côte d'Ivoire de collaborer davantage pour sécuriser cette région. Seule une coopération étroite entre les deux pays peut mettre fin à ces attaques ».

Pour le spécialiste de l'ICG, les assaillants, pour l'instant n'ont pas de structure politique et sont difficilement « étiquetables ».

Fuite des villageois

Dans cette région en proie depuis un an à des attaques attribuées à des forces fidèles à l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et réfugiées de l'autre côté de la frontière, les violences de vendredi ont provoqué de nouveaux déplacements de populations.

Ute Kollies, chef de l'OCHA, Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires en Côte d'Ivoire, relève que 300 personnes sont arrivées à Taï, et que des milliers d'autres sont sur la route. Le nombre de personnes déplacées, suite à ces dernières violences, devrait atteindre le chiffre de 4.000, d'après les projections.

 

Thomas Boni Yayi, président du Bénin et président en exercice de l'Union africaine est préoccupé par cette situation. « J'ai pris contact avec Alassane Ouattara, a-t-il déclaré. Lors du prochain sommet de la Cédéao, nous discuterons d'une stratégie commune des pays limitrophes de la Côte d'Ivoire pur un retour à la paix dans ce pays ».

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