Les chefs d'État ouest-africains ont demandé l'aide des Nations unies et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour améliorer le contrôle de la frontière ivoiro-libérienne, régulièrement traversée par des groupes de mercenaires.
« Nous avons demandé à la Cédéao et aux Nations unies de nous fournir un hélicoptère de combat », a précisé le président ivoirien Alassane Ouattara, qui participait pour la première fois à une réunion de l'Union du fleuve Mano, organisation qui regroupe le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée et la Côte d'Ivoire.
Dans un communiqué commun, les quatre chefs d'État ont indiqué que l'insécurité qui règnait sur la frontière ivoiro-libérienne menaçait la sécurité de l'ensemble de la région.
L'appel a, semble-t-il, été entendu.
Par ailleurs, le Libéria et la Côte d'Ivoire se sont engagés à poursuivre et emprisonner les mercenaires et à les faire juger par l'une ou l'autre de leur juridiction.
En mai dernier, les Nations unies s'étaient inquiétées du retour des mercenaires libériens après les violences post-électorales en Côte d'Ivoire et avaient renforcé les patrouilles sur les 700 km de frontière entre les deux pays.
Au cours du mois de mai, le gouvernement libérien a arrêté plusieurs de ses ressortissants, soupçonnés d'avoir participé au conflit ivoirien, majoritairement dans les rangs de Laurent Gbagbo. Il a annoncé avoir découvert des caches d'armes. 95 personnes soupçonnées de mercenariat seraient actuellement dans les prisons libériennes.
200 mercenaires, commandés notamment par l'un de ces détenus, le Libérien Isaac Chegbo, alias Bob Marley, seraient, selon un rapport de l'ONU, responsables de massacres de civils en Côte d'Ivoire, dans la région de Blolequin et Guiglo.
Le Liberia est sorti en 2003 de 14 ans de guerre civile intermittente, qui ont fait 250 000 morts. Il devrait organiser un référendum constitutionnel et des élections (présidentielle et législatives) d'ici la fin de l'année 2011.