Selon le ministre ivoirien délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, il y a eu d’abord une attaque de miliciens venus du Liberia. Une attaque du village de Para, qui aurait été menée par une cinquantaine d’hommes. S’en est suivi un accrochage avec les soldats des FRCI, Forces républicaines de Côte d’Ivoire. Et c’est enfin le contingent nigérien des casques bleus de l’Onuci, Opération des Nations unies en Côte d'ivoire, appelé en renfort, qui est tombé dans une embuscade, dans une région où les routes sont impraticables.
Depuis environ un an, cette région dont la principale localité est celle de Taï, fait régulièrement l’objet d’attaques venues du Liberia. L’incursion de vendredi porte provisoirement le bilan à plus de 50 morts depuis juillet 2011.
Les Nations unies n'avaient jamais subi une telle attaque en Côte d'Ivoire. C'est la première fois que l'Onuci, est visée, comme le confirme Sylvie van den Wildenberg, sa porte-parole.
Selon le ministre ivoirien délégué à la Défense, la Côte d’Ivoire va très prochainement exercer un droit de poursuite au Liberia. Ce serait même avant la fin du mois de juin. En vertu d’un accord entre Abidjan et Monrovia, des troupes ivoiriennes, libériennes et des contingents de l’Onuci et de la Minul, la Mission des Nations unies au Liberia, pourront ensemble faire des patrouilles de part et d’autre de la frontière.
Depuis la crise postélectorale, l'Ouest ivoirien reste en proie à des attaques meurtrières. Selon l'ONG Human Rights Watch, au moins 40 personnes y ont été tuées depuis juillet 2011 dans des attaques de ce genre. Dans un rapport publié le 6 juin, l'ONG de défense des droits de l'homme avaient attribué ces raids à des forces pro-Gbagbo opérant depuis le Liberia et recrutant des «enfants».