Les casques bleus patrouillaient dans la zone entre Taï et le proche village de Para, après des rumeurs d' « attaques imminentes » contre trois localités de la région. Selon le ministre ivoirien délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, l’embuscade a été tendue par des assaillants venus du Liberia voisin. Ces assaillants, évalués à « une cinquantaine, ont traversé le fleuve (qui sert de frontière) et ont attaqué les localités ivoiriennes voisines de Saho, Para et Nigré », a-t-il expliqué.
Il s'agit de la première attaque de ce genre perpétrée contre les casques bleus dans le pays. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré « attristé et scandalisé » par la mort des sept casques bleus. Il a indiqué que 40 autres étaient restés « avec les villageois » dans la zone où a eu lieu l'attaque pour les protéger et qu'ils « étaient toujours en danger ». De nombreux villageois essaient de fuir, a indiqué le maire de Taï.
Il s'agit d'une zone frontalière de forêts très denses, très difficile à bien protéger car il n'y a pas beacucoup d'infrastructures routières et donc les militaires ont de très grandes difficultés pour patrouiller, précise Sylvie Van den Wildenberg.
C'est de loin la région plus instable de Côte d'Ivoire. L'Ouest a été plusieurs fois en proie à des attaques meurtrières depuis la fin de la crise politico-militaire de décembre 2010 à avril 2011, qui a fait quelque 3 000 morts à travers le pays.
Selon un rapport de l'ONG Human Rights Watch publié mercredi, « au moins 40 personnes ont été tuées depuis juillet 2011 dans ces attaques ». Et l'ONG attribue ces raids à des forces fidèles à l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo opérant depuis le Liberia et recrutant des « enfants ».