Avec notre evoyée spéciale à Bentiu, ville frontalière du Soudan du Sud,
A quelques mètres de la mosquée, dans le grand marché de Bentiu, ville frontalière du Soudan du Sud, Mustapha est assis avec des amis dont certains fument la chicha.
Originaire du Nord, il s’est installé en 1977 d’abord à Yei, puis Juba et enfin Bentiu au Soudan du Sud. « Ici on n’a aucun problème. On nous traite bien. Nous vivons en paix Le problème se situe au niveau des gouvernements », dit-il.
Attaques d’église, Sudistes expulsés de Khartoum la capitale du Soudan, ces derniers évènements révoltent Mustapha : « Ce n’est pas bien la manière dont les Sudistes sont traités au Nord. Il n’y a pas de raison qu’ils soient traités comme cela. Nous par exemple, nous allons à la mosquée sans aucun souci. Il faut que ça se passe comme ça aussi au nord ».
Mandeladam, qui vend du coton, du savon et du tissu arrive de Nyala au Darfour du Sud, à l’ouest du Soudan. Il est assez pessimiste sur les mois à venir : « J’ai peur pour tous les Soudanais qu’ils soient du Nord ou du Sud, et pas seulement pour ceux du Darfour ».
Il y a un mois, il a tenté de faire venir des marchandises de Khartoum en passant par le Darfour du Sud, le Bar el-Ghazal occidental, puis l’Etat de Warap et enfin l’Etat de l’Unité. Mais il ne pense pas recommencer. « Les routes existent mais elles sont dangereuses, très dangereuses », explique-t-il.
Depuis la fermeture de la frontière l’année dernière, la plupart des grands commerçants nordistes ont plié bagage.