Entre le Soudan et le Soudan du Sud, les tensions persistent

Le Parlement soudanais doit débattre ce mardi 1er mai d'un projet de loi qui imposerait des restrictions aux activités des diplomates sud-soudanais ainsi que d'autres mesures contre le Soudan du Sud. De son côté, Juba accuse Khartoum d'avoir mené de nouveaux bombardements ce week-end sur quatre points de la zone frontalière, et notamment le champ pétrolier d'Heglig. Ce que dément le Soudan. Reportage dans cette zone frontalière riche en pétrole où se cristallisent les tensions depuis plusieurs semaines. 

Les soldats de l’armée sud-soudanaise qui gardent la station de Tomsouth, située à une dizaine de kilomètres d’Heglig sont nerveux. Le matin même des Mig ont bombardé autour de leur camp. Ce sont ces mêmes hommes qui ont occupé Heglig pendant dix jours et ont expérimenté des combats intenses. Ils sécurisent une base pétrolière qui a été saccagée par les forces du Nord, début avril.

Paul Khat, géologue au ministère du Pétrole déclare : « Cette salle de contrôle a été entièrement détruite, il ne reste plus rien ».

Les pièces sont jonchées de documents contenant des classeurs vides, des papiers déchirés. Tous les ordinateurs ont été volés, et le système de communication est réduit à néant. Pour Kuol Deng, ingénieur pour une des sociétés du consortium, « Ils sont venus le matin et ont tout détruit. Quand notre armée a compris qu’ils avaient saccagé ces installations, ils ont décidé d’aller envahir Panthou. Ce n’était que des représailles parce qu’ils avaient attaqué notre station ».

Selon lui, c’est ce qui a motivé l’occupation de la zone d’Heglig, qu’ici on désigne du nom Dinka de Panthou. Paul Khat, géologue au ministère du pétrole, exprime son mécontentement : « Récupérer tout ce matériel va coûter énormément d’argent. Nous sommes vraiment fâchés ».

La visite est écourtée car on craint de nouveaux bombardements. A quelques kilomètres de là, vers Panakuach, des affrontements ont eu lieu entre les forces du Nord et du Sud.

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