En pleine crise avec le Sud, le Soudan cherche le soutien de Moscou

Dans le contexte de vive tension entre les deux Soudans, le chef de la diplomatie soudanaise, Ali Karti s'est rendu à Moscou lundi 30 avril 2012 pour chercher du soutien de la part de son homologue russe Sergueï Lavrov. Ce alors qu'un projet de résolution déposé par les Etats-Unis est à l'étude au Conseil de sécurité de l'ONU. Ce texte pourrait comporter des sanctions économiques contre les deux Soudans si les combats devaient se poursuivre.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Lors de sa précédente visite en 2011, Ali Ahmed Karti était venu chercher le soutien de son allié russe à quelques semaines du référendum d’autodétermination des habitants du sud-Soudan. 16 mois plus tard, il revient à Moscou, alors que la tension est des plus vives à la frontière entre les deux Soudans et que Khartoum à décrété l’état d’urgence dans trois Etats frontaliers.

Mais le déploiement militaire ne signifie pas que le nord cherche la guerre, insiste Ali Ahmed Karti. « C’est notre droit, nous pouvons déployer nos forces n’importe où. Nous restons à l’intérieur des frontières soudanaises. Il est de notre responsabilité d’annoncer que nous redéployons nos forces dans des régions, où nous nous attendons à des attaques terroristes », fait valoir le ministre soudanais des Affaires étrangères. 

Selon son homologue russe Serguei Lavrov, Khartoum est prêt à se plier à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 12 avril, exigeant des deux Soudans qu'ils cessent immédiatement les combats. En cas de non respect par l'une ou l'autre des parties, il a prévenu que le Conseil de sécurité pourrait mettre sur la table des mesures supplémentaire : « le texte pourra contenir des sanctions économiques, mais je le répète, il ne s'agit pas d'une décision automatique, mais seulement d'une intention, qui dépend de la manière dont la résolution sera appliquée ».

Le chef de la diplomatie russe a fait savoir qu'il plaiderait pour un texte équilibré et juste et qu'il veillerait à ce que l'Union africaine continue d'occuper le rôle principal dans les efforts de médiation.

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