Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Les membres de la délégation qui accompagnent le président du Soudan du Sud ici à Pékin le disaient dès leur arrivée en Chine : ce voyage officiel avait toutes les chances d’être écourté.
Salva Kiir a laissé, en partant, un pays pilonné par les troupes soudanaises et les frappes ne se sont pas arrêtées depuis : « Khartoum a déclaré la guerre à mon pays », affirmait ainsi, mardi soir, le chef de l’Etat à son homologue chinois.
Aujourd’hui, il a donc fallu suivre le protocole : rendez-vous avec le vice-Premier ministre Li Keqiang, puis avec Wu Bangguo, président du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire : « Il est regrettable que vous deviez écourter votre visite en Chine en raison de problèmes intérieurs », a alors expliqué ce dernier.
Ces problèmes intérieurs sont en réalité aussi ceux de la Chine, qui s’inquiète pour sa sécurité énergétique. La visite prévue à Shanghai n’aura pas lieu, ni les autres rencontres annoncées. « Salva Kiir a vu le président chinois, c’est le plus important. C’est pour lui qu’il n’a pas annulé ce voyage prévu depuis plus d’un an », nous a confié un membre de la délégation officielle.