Le président du Soudan du Sud écourte sa visite en Chine en raison des combats

Les combats se sont poursuivis toute la nuit de mardi à mercredi au Soudan du Sud, où les avions de Khartoum ont pris pour cible notamment les localités de Panakwach et Lalop dans l’Etat d’Unité, ainsi que le poste-frontière de Teshwin. Selon le gouverneur d’Unité, les frappes les plus profondes ont été recensées jusqu’à 25 km de la ligne de front dans une zone contestée et sur une frontière non marquée entre les deux Soudans. Des frappes qui ont eu une résonnance jusqu’en Chine où Salva Kiir, le président sud-soudanais, a écourté sa visite.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Les membres de la délégation qui accompagnent le président du Soudan du Sud ici à Pékin le disaient dès leur arrivée en Chine : ce voyage officiel avait toutes les chances d’être écourté.

Salva Kiir a laissé, en partant, un pays pilonné par les troupes soudanaises et les frappes ne se sont pas arrêtées depuis : « Khartoum a déclaré la guerre à mon pays », affirmait ainsi, mardi soir, le chef de l’Etat à son homologue chinois.

Aujourd’hui, il a donc fallu suivre le protocole : rendez-vous avec le vice-Premier ministre Li Keqiang, puis avec Wu Bangguo, président du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire : « Il est regrettable que vous deviez écourter votre visite en Chine en raison de problèmes intérieurs », a alors expliqué ce dernier.

Ces problèmes intérieurs sont en réalité aussi ceux de la Chine, qui s’inquiète pour sa sécurité énergétique. La visite prévue à Shanghai n’aura pas lieu, ni les autres rencontres annoncées. « Salva Kiir a vu le président chinois, c’est le plus important. C’est pour lui qu’il n’a pas annulé ce voyage prévu depuis plus d’un an », nous a confié un membre de la délégation officielle.

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