Lorsque John Machang ouvre sa boutique, elle est vide : « Ici c’était là où je faisais pendre les vêtements. Mais maintenant, il n’y a plus d’argent ». Cet homme marié à quatre femmes et père de quinze enfants a particulièrement souffert de la fermeture de la frontière l’année dernière. Il y a trois mois, il a dû fermer boutique :« Avant, on s’approvisionnait à Khartoum, mais maintenant on doit aller jusqu'en Ouganda, au Kenya, ou en Ethiopie, mais la route est longue ».
Dans l’échoppe voisine, les étalages sont quasiment vides. Quelques boites de lait en poudre, des sacs de dura, du maïs. L’année dernière, un sac de 50 kg valait 100 livres, il se vend à 150 livres aujourd’hui. Wat Galueng, propriétaire du commerce, pointe du doigt l'inaction de la classe politique : « Notre gouvernement, le gouvernement du Sud est responsable de cette situation. Ils ont des problèmes avec le Nord, c’est à eux de se débrouiller. Je réclame seulement mon droit, celui de vivre et de faire du commerce ».
Il s’associe désormais avec d’autres commerçants pour partager les coûts du transport. Mais, il confie que si la situation ne s’améliore pas, il reviendra au village pour s’occuper de ses vaches et tenter de cultiver son terrain.